« Aucun progrès n'est évident. Il n'y a pas de politique sociale sans que l'on s'en donne les moyens et ces moyens ne peuvent être dégagés que par la rentabilité et le profit.

Les phénomènes démographiques, la progression de la scolarité, l'accoutumance au confort, les moyens d'information vont continuer à modifier les attentes des travailleurs. Les conditions mêmes de l'exercice du travail vont évoluer grâce aux progrès technologiques et aux exigences des consommateurs.

L'extrême diversité des emplois, leur glissement vers le tertiaire, ne facilitent pas l'insertion des jeunes qui ont beaucoup de mal à trouver leur place. Cependant ces mêmes hommes qui entrent maintenant dans l'industrie verront leur niveau de vie doubler en 20 ans, sinon plus rapidement, sous réserve de la croissance de l'économie. La formation continue leur permettra les évolutions nécessaires pour maîtriser le changement et réussir leur vie.

À l'ancienne peur du chômage devrait se substituer peu à peu la simple anxiété du recyclage et des changements souhaités ou devenus nécessaires.

Nous devons donc continuer à faire face aux difficultés et intégrer tout l'homme dans nos nombreuses préoccupations, non seulement le salarié mais l'homme libre avec sa force, son cœur et son intelligence. Que nous le voulions ou non, nos entreprises ne peuvent plus être considérées uniquement sous l'angle de leur vocation première, celle de créer des richesses.

Communautés humaines, elles sont parfois perçues comme une des rares communautés avec la famille à résister aux bouleversements de notre époque.

Cette communauté humaine, centre de tensions et de conflits, secrète également formation, promotion, épanouissement.

N'oublions pas cependant que l'homme doit également réussir en dehors de son travail, dans sa famille, dans la cité, dans ses activités sportives ou culturelles et nos attitudes peuvent y contribuer.

Pour ce qui nous concerne, nous, chefs d'entreprise, devrons trouver dans les années à venir comment redonner au travail un contenu qui facilite l'épanouissement des personnes et les rendre le plus libres possible, le plus responsables, le moins assujetties, fût-ce à la Sécurité Sociale.

Hommes libres et responsables économiques, conscients de nos limites et respectueux des équilibres nationaux, nous devons nous intéresser aux problèmes qui touchent les conditions de travail et leur environnement, en particulier l'urbanisme, l'habitat et les équipements collectifs. Notre rôle est de concilier le développement économique ET le développement des hommes. »