Rendez-vous est pris dans la cour de l'école, Si Hubert Tronchon est à l'heure. il ne semble guère en forme. Col du manteau relevé, l'air souffreteux, il a une allure à avoir passé la nuit sur une banquette de gare. Au mieux une grippe, songe Georges Kouck, au pire, une dépression. Malgré tout, les deux hommes pénètrent dans l'amphithéâtre où 200 à 300 étudiants attendent avec impatience les représentants de la réussite Poclain. Le directeur de l'école se lance dans un petit discours de présentation et introduit le chef du Marketing comme une vedette de cinéma. Emphase et grandes formules. Ce dernier se lève, fait face aux étudiants, la mine terne, l'allure toujours aussi minable « Cela va être une catastrophe, songe Georges Kouck, il doit être malade ».
Dans l'amphithéâtre, il y a un instant de malaise, des murmures. Puis Hubert Tronchon semble se réveiller. Comme un exhibitionniste, il ouvre largement son manteau et hurle : « Le marketing, c'est ça ! » II a, enfilé sur sa chemise, le tee-shirt de l'École de Commerce.