Conçue à partir de circuits haute pression, la pelle TU faisait appel à deux produits des établissements Gury, la pompe STANDARD MBO pour benne de camion et la distribution FONTADAPT. Les vérins, de fabrication Poclain, étaient au nombre de 4 et développaient sous 250 bars, une force de 1 100 kg chacun. Autres composants hydromécaniques, la SOUPAPE de VÉRIN, de conception et de fabrication Poclain, le RACCORD et les FLEXIBLES ERMETO, techniques importées des USA. L'huile hydraulique que choisit Poclain fut la REGAL OIL ROXF de CALTEX. Cette société devint ELF et accompagna par la qualité de son suivi et de ses produits, l'évolution de l'hydraulique.

Le premier modèle de pompe réalisé par les établissements Gury (modèle MBO) s'est très vite avéré insuffisant pour un usage en continu haute pression. Devant les retours d'après-vente que Poclain prenait en garantie, Georges Bataille lança un ultimatum à Charles Gury pour revoir la conception de cet élément. Celui-ci met alors au point la pompe POC qui sera le point de départ d'une nouvelle génération de pompes d'une fiabilité reconnue, GV 30, GV 115, GV 250. Sur la TY45, l'essentiel des composants hydrauliques sont :

- Moteur hydraulique type 850 POCLAIN assurant une rotation totale réversible de 360°.

- Pompe hydraulique GV 30 GURY.

- Distributeur corps acier 105000 MARREL.

- Vérin d'équipement 1025 MAR REL.

- Vérin d'équipement 610 Balancier PERRIER.

- Vérin d'équipement 440 Godet PERRIER.

- Vérin spécial benne preneuse double effet PERRIER.

En 1 958, pour progresser de manière décisive dans la conduite, l'utilisation et les performances de la pelle hydraulique, Poclain se rend compte que la tourelle de la pelle doit pouvoir tourner de manière continue par rapport au châssis. Mais le passage de la rotation discontinue à la rotation totale implique le remplacement des 2 vérins assurant ce mouvement par un moteur hydraulique fonctionnant à haute pression et capable d'un fort couple moteur et frein. Or, ce produit n'existe pas. Ne se trouve en fait sur le marché que des moteurs de rotation de tourelles de chars qui n'ont pas la puissance suffisante et sont à des prix prohibitifs (4 à 5 fois le prix souhaitable pour la fonction). La décision est alors prise de concevoir ce produit nouveau et un cahier des charges est établi.

Le bureau d'études étant débordé, c'est Claude Bataille qui se charge du projet. Il effectue à Chambéry son service militaire comme officier mécanicien avion mais réussit à mobiliser ses amis, ingénieurs en formation avec lui. Un concours est même organisé pour concevoir la meilleure solution au problème. Les recherches commencent. Quelques mois plus tard, Claude Bataille est muté à Grenoble. Le travail se poursuit. Le projet se précise et un dessinateur est embauché sur place par Poclain pour sortir le dossier de plans. Deux prototypes sont lancés et le montage est effectué chez un mécanicien local. Très vite, le premier brevet est pris ; il porte sur les changements de vitesse. Mais il reste beaucoup à faire. De permissions en permissions, entre deux trains, Claude Bataille peut procéder au Plessis-Belleville à la mise au point et aux essais. Jusqu'au feu vert final.

Dix huit mois après le premier coup de crayon, la production démarre en série au PlessisBelleville pour la sortie de la TY 45. C'est la première machine Poclain à rotation totale. Six ans plus tard, 30 000 moteurs tournent et la production est transférée dans la toute nouvelle unité de Verberie.