Une tentative de putsch


En 1966, le départ de Jacques Bataille de la Direction Commerciale de Poclain amène son frère Pierre à réorganiser le Service Exportation. Dans cette optique, il informe M. Trellu, responsable export, de son intention et lui demande de faire aussi rapidement que possible des propositions. Un mois, deux mois passent. Renouvelant sa demande, le Président de Poclain prévient alors Martial Trellu que si aucun projet viable ne lui est proposé, il procédera lui même à cette réorganisation. Aucune réaction. Pierre Bataille patiente encore quelques semaines, puis, comme promis, passe à l'action. Le 4 janvier 1967, une note de la Direction Générale met en place la nouvelle organisation.

Mais Pierre Bataille offre une dernière chance : « Je serais demain matin à 7 heures dans mon bureau. Si Martial Trellu a des propositions concrètes sur les changements de structures du Service Export qu'il vienne me les proposer. À défaut de quoi, à 8 heures j'appliquerai ma note du 4 janvier. » Le lendemain, 5 janvier, à 8 heures, personne n'est venu. La note est appliquée.

Quelques jours plus tard, le 11 janvier, Pierre Bataille se rend à Bordeaux. À son retour, il est informé que le directeur export et ses adjoints sont réunis à Paris, à la Reine Pédoque, où ils ont convoqué les directeurs de filiales étrangères. Ils ne sont pas d'accord avec son projet de réorganisation et ils l'attendent pour en discuter. Pierre Bataille refuse et condamne cette initiative. Il ordonne à chacun de retourner à son poste. À 11 heures du soir, au Comité de Direction exceptionnellement réuni, Pierre Bataille ne peut que répéter ce qu'il a toujours dit : « Qui ne tient pas le commercial, ne tient pas l'entreprise. » À l'unanimité, des sanctions sont décidées.