L'exploitation commence dans une petite usine, puis un nouveau site pour le montage des pelles est inauguré le 15 novembre 1967. La même année, un nouveau contrat étendant la licence à d'autres modèles de pelles est signé. Un troisième contrat, en juin 1972, intervient pour une durée de 8 ans.
En 1973, la production de pelles passent par un maximum avec 1 830 machines produites. Et sur les dix premières années, une moyenne annuelle de 500 000 $ de redevances est perçue par Poclain. Quant à Poclain Far East, elle est constituée à Hong Kong le 28 juin 1966. Cette société commerciale (60 % Poclain 40 % Yutani) distribue sur tout l'Extrême-Orient les matériels produits par Poclain et ses filiales. Poclain SA rachètera en 1972 la participation de Yutani. Enfin, le 31 juillet 1969, sur les bases d'un accord signé le 25 novembre 1968, la Société Poclain Yutani Hydraulics est constituée avec son siège à Tokyo (50 % Poclain, 35 % Yutani, 15 % Marubeni). Deux usines sont mises en place, l'une à Numata pour les moteurs, l'autre à Gumma pour les pompes et les distributeurs. Un contrat de licence est signé avec Poclain Hydraulics nouvellement créée. Cette société changera de nom en 1975 pour devenir Poclain Hydraulics Japan. En 1977, Poclain cèdera sa participation dans cette société à Yutani.
Ce qui est le plus remarquable dans cette collaboration est la continuité des relations humaines et des interlocuteurs de part et d'autre, relations basées sur l'estime et le respect réciproques. Côté japonais, MM. Sano, Murata, Doi et Yamanoi sont venus plus de 10 fois chacun. Côté français, Pierre et Claude Bataille ont totalisé plus de 25 voyages. Sans oublier certains interlocuteurs pour l'Air Liquide, MM. Isaac, Colas de Franc et Hurley qui ont suivi pratiquement le dossier du début à la fin.
Dans le même ordre d'idée, en 1972, Poclain a innové beaucoup dans les grosses pelles hydrauliques et nos pelles 600 et 1000 ont commencé à marquer sur le marché. Leur fonctionnement satisfaisant permettait d'espérer un développement important.
Des discussions avec Yutani, il ressortait que les séries n'étaient pas suffisantes pour fabriquer au Japon. Il a donc été décidé que les japonais vendraient nos produits sur le marché japonais. Ils ont de ce fait introduit un exemplaire pour entamer les démonstrations et les ventes.
En réalité, la suite de l'histoire a été : aucun effort commercial et la stérilisation de nos produits sur le marché japonais alors que par ailleurs aux USA, au Mexique ou dans d'autres pays, nous avions un succès certain.
Deux ans après, Hitachi-Komatsu sortaient leurs propres machines et le marché japonais était définitivement barré pour Poclain.